Vient de naître un enfant
qui me paraît en dehors du temps car jamais il ne me sourit et pleure
trop souvent la nuit.
Vient de naître un enfant qui fuit la chaleur de mes bras et se croit déjà bien grand
voulant s'éloigner à chaque pas.
Vient de naître un enfant qui fuit toujours mon regard et ne me donne aucun égard
même devant mille
présents.
Moi, je ne comprends rien à toute cette mauvaise humeur
qui l'aime avec tant de ferveur mais
ne ressent que du chagrin.
Y a-t-il au loin une lumière
qui m'indique un
peu le chemin et ouvre les portes du destin et
améliore un peu notre univers.
Qu'il reconnaisse enfin ma voix
et me dise aussi son désarroi et sache la senteur de chaque
fleur et du monde le nombre de splendeurs.
Vient de naître un enfant qui me paraît en dehors du temps
car jamais il ne me sourit et pleure trop souvent la nuit.
Claude Jolicoeur, m,d. Montréal, avril 96, ®
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