Information générale sur l’hyperactivité
Définition générale:
Condition difficile de la maturation neuropsychique avec conséquence variable
sur le caractère, le comportement, l'apprentissage scolaire et la vie psychique.
Le diagnostic s’établit en fonction d’un problème plus fonctionnel que
déficitaire la plupart du temps. La difficulté tend à se normaliser avec les
années au gré de la maturation naturelle de l'enfant, mais elle exige une
compréhension spécifique et un encadrement particulier, tant au niveau médical,
psychologique qu’affectif et pédagogique. Plus l'enfant vieillit, plus
l'agitation motrice diminue et parfois se canalise vers une tendance à
l’opposition. Il arrive toutefois que la difficulté se continue à l'âge adulte
sous une forme atténuée, surtout en regard du déficit de l'attention ou de
l'impulsivité. La conscience de soi permet alors un meilleur contrôle de
l'impulsion.
Manifestations:
a. Usuelles:
1. Un déficit de l'attention et de la concentration plus sévère dans les tâches
académiques (ardues, fastidieuses), à mesure qu'elles deviennent plus
abstraites.
2. Un besoin excessif mais très variable de bouger dans certaines activités et
selon le contexte social.
3. L’incapacité de débuter une tâche (procrastination) ou le contraire, une fois
sur l’élan, de terminer une activité, un jeu, surtout dans ses centres
d’intérêts.
4. Une intolérance marquée à la frustration (impulsivité) et une incapacité
relative à
reconnaître ses propres limites, dans son rapport à l'autorité, les consignes,
les demandes d'attention.
5. Une stimulation excessive dans la vie de groupe (fratrie, école) et
l’émulation
des pairs.
6. Un besoin de monopoliser l’attention, la discussion ou la règle (être
toujours gagnant).
b- Occasionnelles:
1. Un manque fréquent d'estime de soi, apparent lors des frustrations mais
entretenu par les attentes irréalistes, les échecs, les punitions et la tendance
à survaloriser voire à dramatiser le négatif (dramatisation).
2. Une tendance à mélanger le monde réel et imaginaire (affabulation) ou à se
perdre dans le monde du rêve (dominante lunatique).
3. Une assez mauvaise organisation des notions d'espace (l'ordre) et de temps
(les routines, les horaires, les agendas).
4. Une évaluation inconstante du danger et une grande témérité dans l’inconnu.
5. Une alternance parfois rapide entre l'inhibition (surtout avec l’étranger) et
la désinhibition (le domicile).
Le traitement:
Un grand nombre de situations vont nettement s'améliorer avec une meilleure
psychologie d'encadrement qui devra se soucier de facteurs spécifiques au
fonctionnement cognitif de chacun. Cette nécessité n'a pas toujours besoin de
faire appel à la punition, écueil le plus courant. Elle devra s'ingénier à
valoriser les talents et soutenir les points faibles. L'affrontement
systématique ne réussit qu'avec les plus timides (introverti), mais il endurcit
souvent tous les autres. Lorsque la situation d'échecs paraît inévitable, que la
qualité de vie devient intenable, la médication peut devenir nécessaire. Elle a
prouvé son efficacité, dans un milieu sans préjugés
initiaux. Elle favorise des capacités réalistes d'anticipation et d'organisation
et devient ainsi utile autant dans les loisirs, la vie sociale que les
apprentissages académiques. La guidance parentale, facteur essentiel, doit
aborder tous les domaines de la psychologie générale, mais adaptée. Dans la
question de la thérapie individuelle de l'enfant, l’approche cognitivo-comportementale
reste la favorite.
Dr Claude Jolicoeur, pédopsychiatre,
Montréal, 1994-2016. ©